S’habiller pour marcher lentement : les vêtements techniques qui font la différence

1 juillet 2025

compostellegradignan.fr

Pourquoi des vêtements techniques, même pour marcher sans se presser ?

La tentation est grande d’emporter ce que l’on a dans son armoire. Pourtant, au fil des kilomètres, les matières naturelles classiques comme le coton montrent vite leurs limites : elles sèchent lentement, bloquent la transpiration, provoquent des irritations. Pour marcher longtemps, même doucement, il est prouvé (source : Fédération Française de Randonnée) qu’opter pour des tissus techniques réduit le risque d’ampoules et d’échauffements de 35 % par rapport au coton.

La marche lente expose davantage à l’humidité, au froid ou à la chaleur selon le rythme, car on génère moins de chaleur corporelle qu’en marche rapide. Le corps a donc besoin de pouvoir compter sur un vêtement qui régule, protège, et accompagne ses besoins réels.

Le principe des trois couches : un repère fiable, quelle que soit la météo

La base pour s’équiper, c’est la règle des trois couches, conseillée par la FFME et largement adoptée chez les marcheurs et marcheuses de longue distance :

  1. La première couche : l’isolation thermique et l’évacuation de l’humidité
    • À même la peau, c’est le « t-shirt technique » ou le sous-vêtement. Il doit tenir au sec, évacuer la transpiration et éviter le refroidissement, qui est plus rapide lors de pauses fréquentes typiques d’une marche lente.
    • Les fibres idéales ? Le mérinos (la laine de mérinos), qui peut absorber jusqu’à 30 % de son poids en humidité tout en restant sec au toucher, et limite les odeurs. Les fibres synthétiques (polyester, polyamide) sont aussi efficaces, mais veiller à privilégier celles qui sèchent vite et restent douces.
    • Éviter absolument le coton, qui conserve l’humidité et accentue le risque de refroidissement ou d’irritation (source : FFRandonnée).
  2. La deuxième couche : la chaleur maîtrisée
    • C’est le vêtement qui garde la chaleur produite sans l’emprisonner. Une polaire légère ou un pull technique fait l’affaire. Idéalement, optez pour une polaire de 150 à 200 g/m² si le matin est frais.
    • Le mérinos, encore, se distingue : une couche de 200 à 260 g/m² ajoute chaleur et confort sans “effet sauna”.
    • L’objectif : pouvoir enfiler ou enlever cette couche sans y penser, selon l’effort ou la météo.
  3. La troisième couche : protection contre l’extérieur
    • Imperméable, légère et respirante, elle protège du vent et de la pluie. Les vestes en Gore-Tex (ou membranes équivalentes comme eVent, Sympatex) sont une valeur sûre.
    • Poids indicatif : entre 250 et 350 grammes est suffisant pour la plupart des conditions du Sud-Ouest au printemps-été.
    • Attention, l’indice “Schmerber” indique l’imperméabilité : privilégiez 10.000 mm minimum pour de bonnes protections (source : Les Numériques).

Ce principe fonctionne par superpositions légères que l’on ajuste facilement. En cas d’arrêt prolongé, il suffit de passer une couche supplémentaire, aussi fine soit-elle, pour bloquer la déperdition de chaleur.

Bas, pantalons et shorts : privilégier la liberté et l’efficacité

  • Les pantalons techniques : Préférez les tissus synthétiques souples (polyamide ou élasthanne), qui sèchent en quelques heures et ne retiennent pas le froid. Souvent, des modèles « convertibles » (pantalon-short zippé) sont très adaptés : une étude du Trek Magazine montre qu’ils réduisent de moitié l’humidité ressentie après une averse, par rapport aux pantalons classiques.
  • Short ou jupe pour la marche : Selon la saison, la liberté de mouvement prime. Attention cependant à la protection contre le soleil et les tiques. Des chaussettes hautes ou des jambières légères peuvent être judicieuses.
  • Sous-vêtements : Les boxers, culottes et brassières techniques en mérinos ou microfibres sèchent vite et limitent les frottements, principal ennemi du marcheur lent. Il en existe à coutures plates ou même sans coutures. Chiffre marquant : 60 % des marcheurs de plus de 60 ans déclarent avoir connu irritations ou mycoses faute de sous-vêtements adaptés (source : Enquête “Randonnée et santé”, 2022).

Les chaussettes et chaussures : le tandem de l’endurance tranquille

Au rythme d’un marcheur paisible, la transpiration est moins abondante mais l’exposition à l’humidité du pied, elle, reste entière, notamment lors de traversées de rosée ou d’étapes pluvieuses. Il faut donc deux éléments centraux :

  • Chaussettes techniques : En laine de mérinos (30 à 70 %), elles limitent les ampoules et sèchent vite. Les modèles « anti-friction » avec double épaisseur réduisent de 24 % le nombre d’ampoules recensées sur Compostelle (étude “PodoChemin”, 2021, CHU Bordeaux).
  • Chaussures : Pour la marche lente, préférez une chaussure souple “de randonnée légère” plutôt qu’une “tige haute” rigide. La légèreté (inférieure à 900g la paire) préserve les articulations, d’autant plus chez les seniors. Privilégiez semelles larges, caoutchouc Vibram ou Michelin pour l’adhérence. Pour marcher sur le GR655 au départ de Gradignan, 70 % du chemin est en bitume ou terrain stabilisé : une « trail » ou “approche” peut convenir.

Un petit truc à connaître : emportez un deuxième type de chaussettes, des "liners" très fins, à glisser sous celles-ci lors de la première semaine. Cela favorise l'adaptation du pied, surtout pour les peaux fragiles ou sujettes à crevasses.

Protection contre le soleil, le vent, le froid : les accessoires qui changent tout

  • Casquette ou chapeau à large bord : Indispensable. Une casquette à visière longue ou un chapeau style « bushman » protège la nuque et le visage. Les modèles dotés d’un tissu anti-UV UPF50+ assurent une réelle barrière, filtrant 98 % des rayons, information confirmée par l’INSERM.
  • Tour de cou multifonctions (type Buff) : Léger, il protège la gorge du vent, évite les coups de froid matinaux ou l’entrée de poussière et peut être utilisé en bandeau pour les cheveux.
  • Lunettes de soleil : Privilégier une protection UV catégorie 3, voire catégorie 4 en plein été, notamment pour les yeux sensibles. 80 % des dommages solaires oculaires ont lieu avant 60 ans, mais la vigilance reste de mise après (Association Française de l’Optique).
  • Gants fins : Pour l’entre-saison ou les matins frais, une paire en soie ou en polaire fine (30g) suffit. Facultatif en été.

Combien de vêtements emporter pour rester léger et pratique ?

La question revient toujours lors de la préparation : combien de pièces faut-il emporter ? Voyager léger assure une plus grande sérénité. Les recommandations les plus partagées pour la marche sur le Camino, selon le Guide Lepère 2023, sont les suivantes :

  • 2 t-shirts techniques (un porté, un qui sèche)
  • 1 sous-pull/polaire
  • 1 pantalon technique (éventuellement convertible short)
  • 1 short ou jupe technique selon la saison
  • 2-3 sous-vêtements
  • 2 paires de chaussettes de marche + 1 paire de chaussettes “de repos”
  • 1 veste imperméable respirante
  • 1 tour de cou
  • 1 couvre-chef
  • 1 paire de gants fins (de mi-mars à mi-mai ou automne)

Ce trousseau complet dépasse rarement 2 kg (hors chaussures et vêtements portés). Accompagner sa marche d’un linge microfibre (serviette ultra-compacte, 80g) s’avère très pratique aussi pour le gain de place.

Petite attention locale : marcher à Gradignan au fil de l’année

À Gradignan, et sur la partie Sud-Ouest du chemin, le climat est océanique : hygrométrie élevée, variations rapides de température au printemps et à l’automne. Il est donc préférable de privilégier les vêtements qui s’ajustent facilement et sèchent vite, car les matinées fraîches peuvent se transformer en après-midi chauds. À titre indicatif, le mois de mai à Gradignan affiche une moyenne de 13° le matin et 21° l’après-midi (Infoclimat), ce qui justifie l’importance des couches modulables.

Le choix du vêtement technique : un investissement pour soi

S’équiper pour le chemin, c’est une façon de se respecter, d’écouter son corps. Les vêtements techniques permettent de marcher avec moins d’inquiétude : ils sont pensés pour durer, se laver à la main, sécher en une nuit, protéger intelligemment. Beaucoup hésitent devant le coût initial (un t-shirt mérinos coûte de 40 à 60 €, une polaire 30 à 80 € selon la marque), mais ils accompagnent souvent plus de 1500 kilomètres avant de montrer des signes de fatigue.

Petite astuce : Les associations de pèlerins organisent parfois des bourses d’échange ou des ventes d’occasion à Gradignan et Bordeaux, pour acheter à prix réduit et rencontrer d’autres marcheurs.

Quand le vêtement devient compagnon de route

S’habiller pour la marche lente, c’est choisir le confort, la confiance, la possibilité de s’arrêter selon le désir ou la nécessité, sans jamais craindre le froid ni la surchauffe ni une pluie malvenue. C’est par la simplicité et le soin apporté à ce choix que l’on fait du chemin un espace de bien-être, où chaque pas invite à l’ouverture, à la rencontre, à la découverte de son propre rythme de vie.

Il n’y a pas de tenue miracle universelle, mais des principes adaptables à son corps et à ses envies. Osez tester, essayer, demander conseil autour de vous : le chemin commence souvent en préparant son sac, doucement, dans la lumière d’une matinée sur Gradignan – ou ailleurs.

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