Marcher en santé sur le chemin de Compostelle : vaccinations et précautions essentielles

29 septembre 2025

compostellegradignan.fr

Les vaccinations à envisager avant Compostelle : recommandations officielles et bon sens

Marcher en France ou en Espagne, ce n’est pas s’exposer aux maladies exotiques. Pourtant, certains vaccins sont vivement recommandés pour tous les pèlerins, surtout avec l’âge ou si le système immunitaire est plus fragile. En pratique, la vigilance concerne principalement :

  • Le tétanos : la blessure au pied, le genou écorché ou la main qui s’abîme en soulevant un sac peuvent arriver. Le tétanos est présent dans la terre, et même une plaie minime peut suffire. Rappel : en France, plus de 70 % des personnes âgées de 65 ans et plus n’ont pas effectué leur rappel ces dix dernières années (Santé Publique France, 2023).
  • La diphtérie et la poliomyélite : combinées dans le vaccin dit “DTP”, ces affections semblent lointaines, mais le rappel reste essentiel, a fortiori pour les seniors.
  • L’hépatite A : si la majorité des marcheurs restent sur des chemins assez “civilisés”, le risque d’hépatite A existe dans certains lieux collectifs, en particulier via l’eau ou les aliments mal lavés. Ce vaccin est recommandé surtout si le projet inclut l’Espagne, puisque quelques cas épidémiques ont été signalés (ECDC, rapport 2023).
  • L’encéphalite à tiques : moins connue, mais à envisager si votre chemin traverse certaines zones rurales du Massif central ou des Pyrénées. La vaccination est recommandée par l’Assurance Maladie pour les personnes s’aventurant fréquemment dans les forêts humides.
  • La grippe saisonnière et le Covid-19 : la promiscuité dans les gîtes, la fatigue et l’âge favorisent les complications. La vaccination reste un rempart important (Haute Autorité de Santé).

D’une manière générale : avoir son carnet de vaccination à jour est le premier geste de prévention. Un rendez-vous avec son médecin traitant permet de vérifier ses rappels avec précision.

Marcher en sécurité : les petits risques oubliés du quotidien

Le chemin est paisible, mais il n’est pas exempt de petits dangers du quotidien. Voici une liste de précautions sanitaires à glisser, mentalement ou physiquement, dans votre sac de pèlerin :

  • Trousse de secours adaptée : pansements, désinfectant, crème antihistaminique, pince à tique, paracétamol, compresses stériles et petit matériel pour les ampoules (Secrétariat général des pèlerinages, 2022).
  • Soin des pieds : une peau asséchée, des ongles mal coupés ou des chaussures frottant provoquent crevasses et ampoules – causes fréquentes d’abandon du chemin dans les premiers jours.
  • Protection contre les morsures de tique : marcher dans les hautes herbes ou près des forêts expose à la borréliose de Lyme : port d’un pantalon long, répulsif spécial tique et vérification attentive du corps le soir (Santé publique France).
  • Eau potable : privilégier les fontaines d’eau signalées comme sûres. Toujours avoir une gourde filtrante sur les segments plus sauvages (Conseil du ministère de la Santé espagnol, 2023).

Sur la route : risques infectieux et vigilance partagée

La vie en collectivité est un plaisir : partages, rires, soutien. Mais elle suppose vigilance sur quelques maladies à transmission rapide, surtout en période de forte affluence (printemps, automne).

  • La gastro-entérite et le norovirus : ce sont les infections les plus fréquentes sur les grands chemins – liées à une hygiène imparfaite des mains, ou à la cuisine partagée dans les gîtes. L’OMS rappelle que le lavage des mains au savon réduit de 30 % le risque de contamination.
  • La gale et les poux : rares mais possibles, particulièrement dans certains hébergements très fréquentés. Utiliser son drap-sac, éviter de partager serviettes et vêtements limite grandement le risque.

La plupart des collectivités espagnoles imposent aujourd’hui des mesures d’hygiène renforcées dans les albergues (auberges). Il est sage de se renseigner sur la réputation sanitaire de chaque lieu.

Adapter les conseils sanitaires selon son profil : une attention particulière pour les seniors

Avec l’âge, le système immunitaire s’assouplit, les guérisons se font moins rapides, certaines maladies sont plus sérieuses. Les recommandations ont donc un poids particulier pour les seniors :

  • Médicaments habituels : prévoir en quantité suffisante pour la durée du chemin, avec une liste précise (en double, au cas de perte). Garder sur soi la copie des ordonnances.
  • Diabète et maladies chroniques : maintenir une bonne hydratation et surveiller la température corporelle, car la marche longue favorise les hypoglycémies cachées.
  • Sous anticoagulant : porter un bracelet “alerte maladie” facilite une prise en charge rapide en cas d’accident (source : Fédération Française de Cardiologie).

Même pour des personnes en pleine forme, l’avis du médecin traitant permet de repérer les faiblesses silencieuses : tension, cœur fatigué, reins un peu paresseux. Le chemin se goûte mieux quand le corps a reçu le feu vert d’un professionnel.

À Gradignan et ailleurs : spécificités locales, bons gestes à adopter

Chaque étape a sa couleur, ses spécificités. Du côté de Gradignan et de la Gironde :

  • Les chenilles processionnaires (au printemps) : leurs poils urticants causent de violentes réactions allergiques. Ne pas s’asseoir sous les pins infestés, éviter de toucher les animaux errants, avoir une crème apaisante sur soi suffit souvent à éviter un mauvais moment (Communauté urbaine de Bordeaux, Alerte Santé 2022).
  • Les moustiques-tigres : présents de plus en plus loin dans le Sud-Ouest, ils peuvent transmettre de la dengue ou du chikungunya depuis 2019 selon l’ARS Nouvelle Aquitaine (moins de 10 cas autochtones à ce jour). Protection par spray et port de vêtements couvrants le matin et le soir.

En Espagne, la vigilance sanitaire est du même ordre, mais certaines régions, comme la Galice, ont signalé des cas de leptospirose chez les randonneurs ayant bu de l’eau de rivière (Consellería de Sanidade de Galicia, 2022).

Où que l’on marche, croire que “ça n’arrive qu’aux autres” est la seule erreur à ne pas commettre : le chemin appartient à chacun, mais certaines règles sont universelles.

Les gestes barrière de la marche : simplicité et bon sens

Beaucoup des précautions sanitaires pour Compostelle relèvent du bon sens. Les gestes simples, répétés, protègent mieux que le suréquipement :

  1. Lavage régulier des mains (avant de manger, après passage aux toilettes ou manipulation de monnaie).
  2. Désinfection soigneuse de toute plaie, aussi minime soit-elle.
  3. Changement quotidien de chaussettes et bon entretien des pieds.
  4. Modération dans le partage des gourdes, serviettes, outils de toilette.
  5. Écoute de son corps : fatigue, essoufflement ou forte douleur ne sont jamais “héroïques”, mais des signaux d’alerte.

Des ressources utiles avant le départ

Pour ceux qui aiment préparer leur chemin avec précision, voici quelques ressources utiles :

  • Santé publique France – site officiel, recommandations actualisées sur les vaccinations : santepubliquefrance.fr
  • Assurance Maladie – rubrique voyages et santé : ameli.fr
  • ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies) – données épidémiques Espagne : ecdc.europa.eu
  • Fédération Française de Cardiologie – conseils marcheur senior : fedecardio.org
  • Consellería de Sanidade Galicia (pour les chemins galiciens) : sergas.es

Laisser le chemin s’ouvrir : marcher l’esprit en paix

La préparation sanitaire du chemin n’a rien d’un rituel compliqué. C’est une attention à soi, un respect du corps pour mieux profiter de la magie des jours de marche. Le vrai conseil, le voici : n’emportez ni crainte ni excès de zèle, mais tenez compte de ces repères. Sur la route, chaque geste de prévention est un pas de plus vers la tranquillité d’esprit, pour savourer ce que le chemin a de plus beau à offrir : l’espace, les rencontres, et la joie d’être pleinement vivant.

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